paroles du bout du monde

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samedi 15 décembre 2007

La palette de couleurs de la quebrada de Humahuaca

Changement de décor, je quitte cette région de l'Argentine frontalière avec le Brésil et le Paraguay pour le nord-est andin. Après une pause dans la ville de Salta, je me dirige dans la quebrada de Humahuaca où une série de petits villages s'étendent le long du canyon. Les argentins qui habitent dans ces contrées ont bien plus de similitudes avec leurs voisins boliviens qu'avec les lointains porteños (habitants de Buenos Aires). La route asphaltée construite dans la quebrada me conduit jusqu'au village d'Humahuaca. Les ruelles poussiéreuses se faufilent entre les bâtisses blanchies à la chaux. Je loge à l'hostel Posada El Sol, un bijou d'architecture, simple et local, niché au fond du village. Au-dessus, une montagne colorée domine le village. Un paradis pour se reposer ou s'imprégner de la culture andine.

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Le lendemain, départ pour le village d'Iruya par une route de terre cahoteuse. Nous passons un col de plus de 4000m. Nous sommes géographiquement au début de l'Altiplano, ce haut plateau andin qui culmine entre 3000 et 5000m d'altitude. Le village se dresse dans le seul recoin plat dans le canyon. Tout le reste n'est que colline drapée de pierre et lit de rivière asséchée. Un sanctuaire et une croix blanche perchés sur un promontoire éclaire et protège la destinée des villageois. Le temps semble s'être arrêté et le bus collectif quotidien est le seul lien avec les autres villages du sud.

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Tilcara et Purmamarca complètent la liste des villages de la vallée. Tandis que le premier attire les touristes en quête d'artisanat andin, le second est blotti dans les contreforts de la colline aux sept couleurs. Un chemin sillonne à l'arrière du village. Je me plonge dans l'arc-en-ciel de terre et de pierre qui couvre les monticules du parcours. Le soir, zampoñas, sikus et guitare propagent les ondes mélodieuses de la musique andine entre les murs d'un des restaurants du village. La musique me prend aux tripes. Je sors du restaurant, la musique continue à résonner dans ma tête ; mes pieds soulèvent la poussière de la ruelle qui longe l'église dans le silence d'une nuit douce. J'ai du mal à penser que dans une semaine je foulerai les grands magasins dans la cohue de l'avant-veille de Noël.

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Avant de quitter définitivement la quebrada, une petite agence locale propose une excursion à las salinas grandes. Une réplique miniature de son voisin bolivien, le salar d'Uyuni. Une étendue plate et blanche tranche avec les flancs torturés de la quebrada, du sel à profusion craque sous les pas. Un désert blanc dont le sel est exploité en partie pour finir dans une boite posée sur une table.

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mardi 9 octobre 2007

À dos de dromadaires dans le désert de Thar

Les châteaux de pierre dansent dans les vents désertiques du Rajasthan. Ces fortifications épaisses portent dans leurs entrailles un passé sanglant plus ou moins glorieux. Le fort de Jaisalmer a connu ses heures de prospérité, à l'époque florissante des routes de la soie. Marchands en tout genre vendaient leurs textiles, épices, élixirs et produits miraculeux. Mais le développement du commerce maritime dans le sud de l'Inde a brusquement ébréché l'opulente prospérité de la cité nichée à l'orée du désert de Thar. Il a fallu attendre plusieurs siècles avant que quelques routards redécouvrent la tranquillité de ce petit hameau dominé par de nobles remparts. Flairant le bon filon, pas mal d'habitants se sont tournés vers une forme de commerce moderne, le tourisme. Au point de dénaturer les anciennes bâtisses, croulant désormais sous les écriteaux entièrement dédiés aux touristes.
Les rabatteurs s'agitent dès la sortie du train et sont omniprésents dans toute la ville. De quoi faire perdre patience à plusieurs reprises. Les ruelles enivrantes à l'intérieur du fort sont criblés d'échopes à souvenirs et serpentent à travers des édifices aux couleurs de sable finement ciselés. Jaisalmer symbolise le Rajasthan où le temps semble s'être figé. La plupart des touristes viennent ici pour goûter au plaisir de monter sur le dos d'un dromadaire et se reposer à la nuit tombée sur les dunes du désert de Thar.

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Nous partons pour 3 jours de méharée dans le désert. La jeep s'éloigne du fort de Jaisalmer tandis qu'une colonie d'éoliennes s'époumonent dans le ciel rougeoyant du petit matin.

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Une courte visite aux cénotaphes royaux et nous reprenons notre chemin. Nous nous enfonçons dans le désert sur des routes plates et asséchées.

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Sur le bord de la route, 2 dromadaires lourdement chargés attendent leurs hôtes. Nous faisons la connaissance de Badia qui nous guidera pendant cette balade dans le désert.
Nous grimpons sur les bêtes et d'un pas lent et doux nous partons vers l'inconnu. Le dromadaire n'est pas vraiment confortable. Nous nous arrêtons souvent pour nous remettre de nos déboires. On en profite pour observer cet animal fascinant capable de rester sans boire pendant 2 semaines puis d'avaler 200 litres d'eau en 3 minutes. Les coussinets de ses pattes amortissent sa lourde carcasse quand son long cou courbé balance au rythme de ses pas. Une expérience intemporelle alors que nous gagnons un courte portion de dunes où nous descendons de la bête pour passer la nuit. Nous courons pour fouler les monticules sablonneux. Une sensation magique des pieds qui s'enfoncent dans le sable blond chauffé par le soleil. On s'assoit sur la crête d'une dune, les yeux dans le vague et la bouche clouée. Ces paysages désertiques façonnés par les vents nous pénètrent et nous fascinent. Nous partageons le dîner dans un silence de cathédrale puis filons installer un tas de couvertures en haut d'une dune. Allongés sur l'étendue de sable et les yeux dans les étoiles, le ciel constellé nous renvoie devant notre petitesse. Sans voix, sans commentaires, nos regards scrutent le ciel, tentent de reconstituer les constellations, de capter l'apparition fugace d'une étoile filante ou le lent déplacement d'un satellite. On s'endort comme dans un rêve, un rêve chargé d'étoiles.

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Nous chevauchons nos montures pour une longue balade, loin de tout. Nous reprenons notre douce dérive vers l'inconnu et perdons la notion du temps et de l'espace. Buissons et arbustes immortalisent les quelques signes de vie qui nous entourent et délimitent une série de dunes. Sans comparaison possible avec l'infinité saharienne, le coucher de soleil sur les dunes du désert du Thar n'en demeure pas moins poignant. Le disque doré disparait à l'horizon, les teintes mordorées s'assombrissent et les premières étoiles percent la voute céleste. Une deuxième nuit magique allongés sur une dune, les mains croisées derrière la tête et les yeux recevant la lumière de ces millions d'astres et galaxies qui lentement tourne autour de l'étoile polaire. Silence et admiration.

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Troisième et dernier jour de notre promenade et nos dromadaires nous reconduisent au bord de la route goudronnée où une jeep nous attend pour rentrer vers le fort de Jaisalmer.
Une parenthèse dans le désert complètement intemporelle et entièrement réconfortante.

jeudi 27 juillet 2006

des geysers d'El Tatio à la vallée de la lune

Pour paraphraser notre cher président en visite dans une petite bourgade de la France profonde, ne sachant trop quoi dire à chaque fois qu'il voyait un habitant, Il lui serrait la main en ajoutant : "c'est loin, mais c'est beau !" une phrase courte et précise que je me permets de lui emprunter pour définir les geysers d'El Tatio, la vallée de la mort et la vallée de la lune.

Petit résumé de ce qu'on a appris aujourd'hui, les geysers sont des expulsions d'eau de manière plus au moins anarchique provenant du sol, ces sortes de jets d'eau naturels s'accompagnent de fumeroles ; De simples fumeroles sans eau émanant de la terre ne sont pas à proprement parler des geysers. Seuls cinq endroits dans le monde abritent de tels phénomènes : dans le parc de Yellowstone aux Etats-Unis, en Islande dont le nom est originaire, au Kamtchaka en Russie, en Nouvelle-Zélande et ici à El Tatio. Ceux-ci ont la particularité d'être les plus hauts de monde à 4300m d'altitude.
La journée commence à 4h du matin et de nuit on se dirige en minibus à 85km au nord de San Pedro. Les fumeroles apparaissent indistinctement avec le lever du jour. Le site est entourée de dunes et de vallée typiques de l'Altiplano. Le jour se lève et on serpente au milieu des fumées, les geysers n'ont pas une activité régulière, Ils s'éteignent et se rallument en fonction de la position des courants d'eau souterrain. Les geysers ne sont pas très impressionnants en hauteur, à peine un mètre de haut pour le plus grand mais ce champ de fumée vaut le détour.

Bienvenue dans les paysages surréalistes de l'Altiplano. Les geysers en sont un parmi d'autres : le cône parfait du volcan Licancabur qui nous domine sur le chemin du retour, la sécheresse du salar d'Atacama ou la blancheur de celui de Uyuni, l'harmonie des couleurs et des formes douces qui dessinent monts et vallées, franges de pierre édentées de la vallée de la mort recouvertes de temps à autre par des pans de sables fins.

La frustration est grande dans le minibus, de ne pas pouvoir s'époumonner dans ce paradis pour aventuriers intrépides. En chemin, on fait une pause pour se baigner dans des sources d'eaux chaudes. Jusqu'à notre retour à San Pedro, nous contemplerons la série de volcans qui nous entourent.
En début d'après-midi, on quitte San pedro pour la vallée de la mort à l'est du village. La vallée contraste avec les paysages lisses du matin. Le groupe se compose presque exclusivement de français et l'ambiance est vraiment bonne. La vallée est une sorte de canyon avec des lames rocheuses très acérées. Une sorte de canyon avec une chaîne volcanique en toile de fond.

La journée se termine sur le coucher de soleil dans la vallée de la lune, l'altiplano rougit et s'endort au fur et à mesure que le soleil disparaît à l'horizon.

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